Aux environs du 8ème ou 9ème siècle, à Dieppe (FRANCE), dans ce qui n'était encore qu'un petit bourg de pêcheurs, quelques femmes se sont retrouvées pour porter secours aux pauvres et aux malades. Elles les nourrissaient, les soignaient, les hébergeaient, parfois même dans leurs maisons.
Reconnaissant en eux le visage du Christ, quelques unes de ces femmes ont alors imaginé vivre ensemble pour mieux s'occuper des autres. Pour assurer la stabilité de
leur décision, elles ont fait vœu de servir les pauvres et les malades. Et s'appuyant sur la règle de St Augustin ("Chercher Dieu ensemble, mettre tout en commun"), elles ont défini leur
cadre de vie autour de 3 éléments (vivre ensemble, prier et servir), aujourd'hui encore pierres angulaires de la vie canoniale des Augustines de la Miséricorde de Jésus.
Sur près de 6 siècles, la Communauté grandit et s'affirme sur Dieppe,
surmontant une à une de multiples difficultés. Ainsi, en 1562, elle résistera aux persécutions des Calvinistes, et même à une première expulsion.
Le Concile de Trente tout proche (1563) va pourtant leur imposer d'évoluer encore. De ces nouvelles contraintes vont naître quelques décennies plus tard les textes constitutifs de la communauté.
En 1626, toujours à Dieppe, les Sœurs ont construit l'Hôtel-Dieu Saint Jean-Baptiste.
C'est là qu'un renouveau va être vécu : les Sœurs, aidées par les Jésuites de Dieppe, y écrivent leurs premières Constitutions, approuvées par l'Archevêque de Rouen en 1631.
Celui-ci aurait pourtant bien voulu que les Sœurs Augustines de Dieppe soient réformées par celles de Pontoise, qui étaient aussi sous sa juridiction. Mais les Sœurs de Dieppe ont résisté, arguant qu'elles voulaient soigner elles-mêmes leurs malades. De Pontoise, elles garderont cependant l'habit blanc et les armoiries.
En 1635, touché par leur règle de vie,
l’Évêque de Vannes demande des Sœurs Augustines pour servir les pauvres de sa ville. 4 sœurs quittent Dieppe : c'est la première fondation.
Peu après, en 1639, les Jésuites de la Nouvelle-France obtiennent enfin l'accord pour fonder le premier Hôtel-Dieu d'Amérique du Nord. Grâce à la
générosité de la Duchesse d'Aiguillon, le projet se lance, et 3 sœurs Augustines quittent Dieppe pour Québec. Avec les Ursulines, elles sont les premières femmes
missionnaires.
D'autres fondations suivront rapidement en Bretagne et Normandie, puis en Afrique du Sud (dès 1891), en Angleterre (en 1901), et plus récemment au Burkina-Faso (1965) et au Nigeria (1970) (voir toutes les communautés).
Pour rendre plus effective cette communion et favoriser l'entraide et l'unité dans la formation, Mère Yvonne-Aimée (1901-1951), de la
Communauté de Malestroit , a imaginé une Fédération. Ce projet sera approuvé par Rome en 1946, et donnera naissance à la Fédération des Augustines de la Miséricorde de Jésus: cette fédération coordonne et stimule encore aujourd'hui toutes les communautés
de France, d'Angleterre, du Burkina-Faso, du Nigeria et d'Afrique du Sud.
Quant aux Monastères Canadiens, ils préfèreront se fédérer entre eux un peu plus tard, en 1957 : au nombre de 12 à l'époque, ils sont
aujourd'hui regroupés pour certains,au sein d'une même unité corporative. Autonome, la Fédération des
Augustines du Canada est située à Québec.
Du fait de l'histoire, chaque monastère a son autonomie, son histoire personnelle. Malgré cela, l'esprit de famille qui les unit depuis le début des fondations à Dieppe, demeure aujourd'hui bien présent.
Présentes sur 3 continents, au sein de 10 Communautés pour la Fédération Europe-Afrique et 2 fédérations (Europe/Afrique et Canada), les Sœurs Augustines de
la Miséricorde de Jésus de vie canoniale restent pleinement ouvertes aux détresses du monde et aux besoins de l'Eglise. Conscientes des enjeux de la société actuelle et de l'urgence de dire à tous la Miséricorde de Dieu, soucieuses des questions d'évangélisation et des nouvelles pauvretés, elles
vivent avec foi leur mission.
Soeurs Augustines Capitulantes au Chapitre Général 2022, chez les Pères de St Jacques à Guiclan (29)